Mesure phare du Grenelle de l’Environnement, la RT2012 donne le cap d’une nouvelle dynamique énergétique, source d’innovations pour la filière du Bâtiment.
Quelles sont les implications de la RT 2012 ?
Quelles sont les obligations ?
Quelles nouveautés ?
Et pour commencer : qu’est-ce que la réglementation thermique RT2012 ?
A compter du 1er janvier 2013, la Réglementation thermique 2012, appelée RT 2012, qui a vu le jour à l’issu du Grenelle de l’Environnement de l’automne 2007 et a été publiée au Journal Officiel le 27 octobre 2010, est entrée en vigueur en donnant le cap des principales orientations énergétiques nationales et en fixant comme objectif de généraliser les techniques visant à optimiser la performance énergétique des bâtiments afin d’en réduire la consommation d’énergie et de fixer des limites précises de consommation d’énergie.
Très concrètement les bâtiments neufs d’habitation et d’usage tertiaire doivent diviser par trois la consommation énergétique : la RT 2012 plafonne à 50 kWhEP/(m².an) alors que la RT 2005 imposait 150 kWh.
Le Bbio est un indicateur qui rend compte du bon niveau de qualité de conception du bâti sous forme d’un coefficient calculé sur le besoin énergétique annuel en :
Le résultat du Bbio est exprimé en points.
Il s’agit d’optimiser le bâti : fenêtres double vitrage, isolation de la façade et de la toiture en tenant compte de l’exposition du bâtiment, des apports solaires... et indépendamment du système énergétique.
Ce calcul tient compte du plusieurs coefficient de modulation tels que la localisation géographique avec une carte de France métropolitaine découpée en 8 zones.,
Le Cep correspond à la consommation réelle d’énergie annuelle ramenée au m².
Il est exprimé en kWhEP/(m².an) et prend en compte les 5 usages suivants :
chauffage,
On notera que l’énergie primaire (kWhEP) est la consommation nécessaire à la production d’énergie finale (kWhEF) qui est la quantité d’énergie disponible pour le consommateur final déduction faite des pertes de production, de transport, de transformation, distribution, stockage qui surviennent tout au long de la chaîne énergétique.
Par convention, les équivalences sont les suivantes :
Le Tic représente un seuil de température de référence atteint à l’intérieur du bâtiment hors utilisation de système de climatisation qui vise à améliorer le confort, à limiter l’impact des canicules et à éviter de faire usage d’un système actif de refroidissement pendant la saison chaude.
A partir des trois indices définis précédemment : Bbio, Cep et Tic sont établies des valeurs à ne pas franchir pour être en conformité avec la RT 2012.
Sans détailler l’ensemble des cas de figure possibles il peut être intéressant de connaître les paramètres pris en compte pour obtenir la valeur du Bbiomax dont la formule est :
La formule de calcul du Bbiomax est donc modulée par les composantes suivantes :
La surface SHON RT telle qu’illustrée ci-contre à titre d’exemple est une nouvelle notion qui représente la sommes des surfaces de plancher à chaque niveau de construction après déduction des surfaces de plancher hors œuvre suivantes :
combles et des sous-sols non aménageables ou non aménagés pour l’habitation ou pour des activités à caractère professionnel, artisanal, industriel ou commercial ;
Si la consommation énergétique moyennes maximale pour les bâtiments neufs d’habitation et d’usage tertiaire est fixée à 50 kWhEP/(m².an) d’énergie primaire par l’indicateur Cepmax, ce qui diminue par trois la consommation énergétique moyenne, la valeur précise pour chaque projet sera affinée et selon le mode de calcul et les coefficients de modulation suivants :
M cgéo : coefficient de modulation selon la localisation géographique avec une carte du territoire découpée en huit zones climatiques pour lesquelles le Cepmax s’échelonne de 40 à 60 kWhEP/m²/an : H1a, H1b, H1c, H2a, H2b, H2c, H2d et H3.
Facultatif pour les bâtiments d’habitation climatisés, la Tic du projet doit être inférieure au seuil de référence Ticref.
La RT 2012 conserve le coefficient de la RT 2005 qui impose que la température la plus élevée atteinte dans les locaux en été, au cours d’une séquence de 5 jours d’été, n’excède pas le seuil de la Ticref pour les bâtiments non équipés de système de climatisation.
Pour compléter les exigences de résultats la RT 2012 mentionne quelques exigences de moyens parmi lesquelles :
la Réglementation Thermique pour les Bâtiments Existants, mise en place fin 2007, impose des objectifs minimaux qui restent toujours d’actualité. L’objectif en rénovation des bâtiments existants est de réduire de 38 % la consommation du parc d’ici 2020 en veillant à garantir des critères de performance minimaux pour les travaux entrepris.
Dans le cas de rénovation ou de réhabilitation de bâtiments anciens l’isolation thermique et en particulier l’isolation de façade tendra vers une optimisation des performances énergétiques. De nombreuses initiatives, en marge de la RT 2012, comme le contrat de performance énergétique concernant la rénovation de copropriétés à Paris et la réhabilitation du patrimoine parisien sont encouragées par des mesures concrètes comme subventionner une "Assistance à Maîtrise d’Ouvrage" .
Si la filière du Bâtiment dans son ensemble est impliquée par ces mesures de préservation de l’Environnement, le ravalement de façade, notamment lorsqu’il utilise des systèmes d’ITE, doit s’efforcer de respecter et si possible de dépasser, lors de la conception et de l’exécution des travaux, ces nouvelles exigences en terme de performance thermique.
Des travaux de rénovation thermique et plus particulièrement d’isolation thermique extérieure réalisés récemment dans le souci de l’optimisation des performances énergétiques démontrent qu’il est possible de relever ces nouveaux défis techniques tout en respectant un style architectural harmonieux.
En plaçant le bâtiment au cœur des enjeux énergétiques, la RT 2012 fournit les leviers d’action puissants validant la logique de généralisation de conception de bâtiments basse consommation (BBC) à horizon 2012 puis la généralisation des bâtiments à énergie positive (BEPOS) également appelé bâtiment zéro énergie, à l’horizon 2020.